vendredi 9 avril 2010

Les origines de l'âne


Classification: 
  • Dans l'embranchement des vertébrés;
  • Classé parmi les mammifères;
  • Est de la famille des équidés tout comme les chevaux et les zèbres;
  • Genre- Equus;
  • Espèces: Asinus.
Ses origines:

Sur terre, est apparu il y a 50 millions d’années, un animal de la taille d’un renard en Amérique. Les préhistoriens le nommèrent Eohippus, l’ancêtre des équidés.  Il y a 2,5 millions d’années les équidés colonisèrent l'Asie. Les chevaux s’arrêtèrent en Asie centrale, là où les zones sont humides et tempérées alors que les hémiones (équidé moitié âne, moitié cheval) se fixérent dans des contrées chaudes et sèches. Les zèbres et les ânes sauvages colonisèrent l’Afrique.

Les hommes s’intéressèrent à l’âne pour la viande. Puis, les hommes du Néolithique inventèrent l’agriculture et domestiquèrent donc l’âne. Sa domestication a commencé en Afrique entre 6000 et 5000 ans avant Jésus-Christ, probablement en Égypte. Cléopâtre se servait du lait d'ânesse comme produit de beauté.

Les ânes que nous connaissons descendent de deux espèces sauvages : l'âne de Nubie et l'âne de Somalie. Il est originaire du nord-est de l'Afrique, dans les pays d'Orient. Sa présence en Europe remonte à l'âge de la pierre polie. En Angleterre, il est introduit au Xème siècle et aux États-Unis au XVIIIème siècle. Plus récemment, jusqu'en 1945, de nombreux métiers artisanaux utilisaient ses services comme le maraîcher, le vigneron, les lavandières du Midi, le rémouleur, le meunier, le batelier (dont les péniches étaient tirées par des ânes), le berger, etc. Le lait d'ânesse a été très longtemps donné aux enfants malades et utilisé comme produit de beauté. En Europe, il fût souvent malmené et méprisé. Considéré comme le cheval du pauvre, il a disparu de nos campagnes au fur et à mesure de l'essor économique et de l'évolution du machinisme agricole.


Son comportement


Tout comme le cheval, l'âne est un animal grégaire, c'est-à-dire qu'il vit en groupe. Chaque groupe est conduit par une femelle âgée.  L'apprentissage de cette vie en communauté se fait dès sa naissance. La mère s'isole pour accoucher, puis présente son rejeton au troupeau quand il a 23 jours. Elle l'allaite au moins six mois, plutôt dix, avant de le sevrer. Le jeune reste près de sa mère et d’autres femelles, et il est éduqué par le groupe.
Les jeunes mâles jouent ensemble ce qui exerce autant leurs muscles que leur convivialité, et ils s’affrontent aussi et ce jusqu’à la maturité sexuelle, soit vers 4 ans. C’est à ce moment qu’ils s’éloignent du groupe et des uns des autres.

Il n'y a pas de chef dominant contrairement à la hiérarchie  que l'on observet dans les troupeaux de chevaux. Souvent, quand même, un mâle, castré ou non, mais d'âge moyen et à forte personnalité, a un rôle de "sage" qu'il ne gardera pas forcément toute sa vie. Un plus jeune pourra le relayer, après quelques discutions parfois animées. Les vieux restent intégrés au troupeau et sont respectés. Ils surveillent fréquemment les tout jeunes. Une ânesse expérimentée peut décider d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte et tout le troupeau la suivra. Si un nouvel âne arrive dans le groupe, il sera a priori bien accepté par tous et dans le calme. En quelque sorte, un groupe d'ânes fonctionne comme une famille unie.

L’étalon ne constitue pas de harem mais vit en solitaire sur un territoire qu’il interdit aux autres mâles. Il marque son territoire avec ses urines et ses crottins. Si un autre mâle venait à s’aventurer sur son territoire, il en résulterait des violentes bagarres, qui peuvent aller jusqu‘à la mort. Ces affrontements se concluent par la fuite du plus faible, que le vainqueur peut poursuive sur des kilomètres. L’étalon accueille les femelles en rut sur son territoire,puis il la laisse aller vers d’autres mâles.

Les troubles du comportement

Lorsque l'âne se dérobe, donne des coups, mord ou détruit son écurie, cela est souvent dû à des erreurs d'élevage ou à de mauvais rapports.

De même, le fait que l'âne soit, dit-on, borné, n'est pas une défaillance. C'est justement une preuve d'intelligence car les ânes réfléchissent beaucoup avant de faire quelque chose qui pourrait les blesser quelque part. Les ânes sont intelligents et apprennent vite!

La morphologie générale


Voici un schéma de la morphologie du coprs de l'âne.


Les caractéristiques physiques de l'âne


Sa morphologie est proche de celle du cheval avec des différences. Il est de plus petite taille, sa colonne vertébrale ne comporte que cinq vertèbres.



La tête

- Elle est allongée et forme presque un angle à 90° avec l’encolure.
- Les yeux sont protégés par des arcades proéminentes et sont en amande.
- Le museau blanc et le bout du nez noir.






Les oreilles


- Caractéristique de l'âne: longues, pointues, poilues;
- Elles mesurent environ la moitié de la longueur de la tête;
- Elles permettent d’entendre les bruits de très loin;
- Elles permettent d’entendre les bruits de très loin, donc d'entendre les dangers;
- Par la surface de leur pavillon, elles assurent également la régulation thermique qui évite à l’âne de transpirer sur la plus grande partie de son corps, d’où une économie d’eau.




La crinière

- Plus ou moins abondante;
- Va de la nuque au garrot;
- Parfois, un toupet frontal.


Les naseaux

Resserrés et protégés de manière à pouvoir respirer dans des conditions extrêmes de froid ou de chaleur.





Le dos

- Légèrement en oblique du garrot jusqu’au rein ;
- Bien musclé, il transmet la poussée des postérieurs;
- La longueur et la largeur de la croupe de l’ânesse détermine la  facilité à mettre bas;
- La colonne vertébrale est plus courte que celle du cheval, constituée de vertèbres dorsales très développées, c'est pourquoi les ânes ont le dos saillant et fort.


Le ventre

- Relevé vers l’arrière jusqu’aux organes génitaux;
- Généralement d'une couleur claire.




Les membres

- Les membres sont longs, bien détachés du tronc et faits pour la marche;
- Les antérieurs jouent un rôle d’amortisseurs, de soutien;
- Les postérieurs ont une fonction de propulsion. Le jarret doit être large et épais car il supporte les plus gros efforts.



La queue

- Elle est plantée haut;
- Assez longue
- Bien garnie de crins à son extrémité contrairement au cheval qui est garnie à partir de sa base.

Les robes


 Les couleurs de robe rencontrées sont:

- Le bai avec des nuances: bai-brun, bai-brun foncé;
- Le noir comme le Grand Noir du Berry;
- Le blanc avec parfois les yeux et le museau blancs;
- Le gris avec des nuances: gris clair, gris foncé, gris tourterelle par exemple.
 
La couleur la plus courante est le gris, parfois tirant sur le roux.

Les poils du ventre , le contour des yeux, des naseaux,  la partie interne des membres sont souvent plus clairs.

On peut trouver  également des ânes bouchards : assez rares, ils sont tous noirs, sans aucune trace de blanc ou autres couleurs. A l’inverse, il y a des ânes tous blancs comme l'âne d’Égypte.
Il y a des gris pommelés comme la race andalouse et des pies comme la race Pie d'Irlande.



LA CROIX DE SAINT ANDRE

La croix de Saint-André est le croisement de la raie de mulet qui part du garrot et longe le dos jusqu'à la queue et la raie scapulaire (encore appelée bande cruciale) qui part d'une épaule à l'autre.


Son alimentation


De l'herbe, de l'herbe, encore et toujours de l'herbe. Elle est la base de son alimentation, l'âne est un grand bouteur, il y trouve son bonheur.

Les pâturages

- En terrain sec ou en prairie naturelle bien drainée au stade de l’épiaison c'est l’idéal;
- Une herbe très riche (pâturages de montagne, terres limoneuses…).;
- Un pré sera bien assaini si on y alterne fauche et pâture, ou s’il n’a ni été pâturé ni reçu de fumier non composté depuis plus d’un an. Le pâturage mixte des prairies (ruminants en alternance avec les ânes, ou associés) a un effet bénéfique sur la flore du pré, sa diversité et réduit le parasitisme;
- Éviter le pâturage continu, surtout en région humide. Il favorise un recyclage permanent des parasites;


Le foin

- S’il n’est pas trop riche en légumineuses, le foin est parfaitement adapté aux besoins de l’âne. On compte en moyenne 7 kg de foin pour un âne de 250 kg uniquement nourri au foin;
- Le foin idéal, comme le foin de Crau de première coupe, sera issu de prairies naturelles non azotées, plutôt grossier, et naturellement riche en éléments minéraux;
- Foin de luzerne ou de trèfle : en règle générale, c’est un aliment trop riche et azoté pour nos
ânes, qui ne peut être donné qu’en complément de la paille ou d’un foin pauvre, dans la limite de 2kg pour un âne de 250 kg. Quitte à donner du foin de légumineuses, préférez le sainfoin qui sera beaucoup mieux assimilé.

La paille

- La paille que les ânes valorisent spécialement bien améliore aussi l’assimilation des aliments trop verts ou concentrés trop riches pour être donnés seuls (céréales,
bouchons, luzerne…).La paille peut alors devenir la base fibreuse de la ration. On peut en donner à volonté, la laisser à libre disposition; 
 - Ne doit contenir ni désherbants ni fongicides, elle finirait par devenir toxique;
- La paille d’orge ou la paille d’avoine sont souvent préférées à la paille de blé.

Les céréales

- L’orge et autres céréales sont des suppléments énergétiques que l’on réserve normalement aux ânes à « retaper », ânons au sevrage, ânesses allaitantes fatiguées…Mais elles peuvent aussi compléter une ration d’entretien à base de paille si l’on est à court de foin;
- Elles seront mieux digérées si on leur donne aplaties, ou trempées au moins de la veille. Limite
maximale : 1 kg par jour pour un âne de 250 kg;
- Vous pourrez aussi utiliser en plus petites quantités le maïs (qui engraisse) et l’avoine (excitant),
mais pas le blé (néfaste pour les équidés). 
- Exemple de mélange possible : 70% orge + 20% maïs +10% avoine.

Mais gare aux régimes trop riches qui abîment les ânes et provoquent des fourbures !

Complémentation minérale

- L’âne étant spécialement sensible aux carences minérales : sa nourriture originelle que l’on dit « pauvre » est en fait très concentrée en éléments minéraux;
- Une complémentation minérale doit être bien raisonnée. Gare aux excès ou aux déséquilibres, plus
néfastes que les carences elles-mêmes. Attention aux fertilisations minérales (azote et autres) qui
cassent les équilibres naturels.
- En pratique, hormis une essentielle pierre à sel blanche (non raffiné si possible) à libre disposition
de tous, nous offrons avec succès à nos ânes.

Ne pas oublier que tout changement intervenant dans l'alimentation doit se faire progressivement pour laisser le temps à la flore intestinale de s'y habituer.

jeudi 8 avril 2010

Les méthodes de reproduction chez l'âne


Ci-dessous vous sont définies les méthodes de reproduction utilisées chez l'âne avec leurs avantages et leurs inconvénients.

Reproduction en liberté:

La manière la plus simple d'élever des ânes est de lâcher un mâle avec un groupe de femelles et de leur permettre de se reproduire naturellement. C'est une reproduction dite naturelle cependant elle peut comporter quelques inconvénients:

- Un étalon qui n'est pas en excellente forme peut ne pas saillir toutes les femelles;
- Risque de blessures sur l'étalon par des femelles agressives, ou vice versa;
- Risque de blessures aux ânons dans le troupeau;
- L'étalon peut essayer de tuer n'importe quel ânon mâle;
- Risque d'infection se propageant dans une situation non contrôlée;
- Difficulté pour déterminer les dates de saillie et de mises bas à moins de bien observer les ânes.


Reproduction en main:

L'ânesse est placée dans une stalle et elle est saillie par un âne tenu en longe. Les avantages de cette méthode sont:

- Risque minimal de blessures pour le mâle et la femelle;
- L'ânon peut être placé près de sa mère qui n'a donc pas s'inquiéter pour sa progéniture;
- L'énergie du mâle peut être conservée;
- Le risque de la maladie est réduit du fait que mâle et femelle peuvent être lavés avant la saillie;
- Les dates exactes des saillies peuvent être enregistrées et des dates de mise bas peuvent être prévues.

Parce que les ânes sont de grandeurs variées, un choix attentif des géniteurs est recommandé, afin d'éviter des naissances difficiles dues à des produits trop grands.



Les chaleurs

Les mâles peuvent être sexuellement matures à un jeune âge et les jeunes ânesses montrent souvent leurs premières chaleurs à l'âge d'un an. Cependant, il n'est pas recommandé de faire reproduire les ânesses qui ont moins de trois ans parce qu'une ânesse en pleine croissance peut subir des dommages irrémédiables au squelette et au système musculaire et risque de produire des ânons avec des malformations congénitales. Les ânesses physiquement non mûres peuvent également manquer de maturité pour être de bonnes mères.

Les ânesses n'ont généralement pas de chaleurs durant les mois d'hiver, mais commencent souvent à montrer des signes de chaleurs en mars, puis ont un cycle régulier tous les 21 à 28 jours jusqu'à ce que la conception se produise, ou vers la fin de l'année en novembre ou décembre. Quand l'ânesse est en chaleurs elle couche ses oreilles en arrière, et ouvre et ferme la bouche comme si elle mâchait du chewing gum, en bavant parfois. Elle urine plus fréquemment et brait plus souvent que d'habitude.

L'ânesse est à nouveau en chaleurs neuf à dix jours après la mise bas, toutefois la reproduction n'est pas recommandée durant les premières chaleurs. Le taux de conception est bas, et la région reproductrice peut ne pas être encore rétablie. Les ânesses sont alors bien plus intéressées par leur progéniture et ont tendance à ne pas apprécier la présence de l'étalon. Lors des deuxièmes ou troisièmes chaleurs après avoir pouliné, les ânesses sont plus détendues et réceptives au mâle, les ânons peuvent être maintenus dans un parc attenant ou un boxe près du lieu de reproduction sans trop de problèmes et la saillie a plus de chances de réussir.